Pourquoi je quitterais la France - Premier Eveil
Après une journée dominicale à cuver mon vin de la veille, et après avoir sécher la messe pour voter, j’attends. C’est assez surprenant, je vous le concède. Abstentionniste depuis la précédente « grande échéance », je me suis pris d’une ferveur surprenante pour cette élection. Pourquoi ? Etait-ce bien raisonnable ? Qu’importe, de toute façon c’est trop tard !
Sauf que maintenant la pression monte et j’attends les résultats avec une certaine anxiosité.
Je n’ai personnellement pas saisi la polémique sur la révélation des résultats avant l’heure légale. Après tout la loi, c’est la loi ! 18H30, visite sur le site de la RTBF… Première surprise de la soirée, la révélation des résultats réduit quasiment à zéro l’intérêt de la soirée et laisse finalement un gout amer. Etrange, cette loi insignifiante semble à cet instant précis le dernier rempart, dernier rempart face à, face à… après tout c’est trop tard ! Bon, cette loi ne sert à rien !
Aux premiers abords, les résultats, rien à redire, logique selon les instituts de sondage concernant les deux favoris. Pour avoir plus de détails sur les « petits », il faut lire la seule page accessible de la RTBF. Corvée dont je me serais passé mais les résultats des autres candidats m’intéressent plus que les deux favoris. Lecture rapide, rien… Relecture rapide et là... Troisième amertume de la soirée ça commence à faire beaucoup ! Je vous évite tout suspense sur qui l’auteur de ces pauvres lignes dont vous vous évertuer à lire avait jeté son dévolu des semaines avant le dimanche fatidique : Jean-Luc Mélenchon.
Pour ceux qui reste après cette révélation, il est de coutume, enfin je crois, de justifier son choix. Du moins cela me parait raisonnable avant d’aller plus loin. Les valeurs de solidarité et de générosité véhiculée par le programme du Front de Gauche m’ont conquis. Et je précise bien le programme, car l’homme, bien que très bon orateur, a cette colère dérangeante qui caricature les communistes. N’avez-vous jamais pensé ou dit à quelqu’un qui se dit d’extrême gauche : « Staline a tué des millions de gens » lorsque ses idées sont en désaccord avec les vôtres ? Un peu juste comme argument… Et bien, je pense que Mélenchon n’aide pas sur ce point précis et ces sorties fréquentes sur la presse n’ont pas joué en sa faveur. Néanmoins le communisme a changé, mais les étiquettes sont tenaces et les morts les justifient. A ce propos, les sorties du président Sarkozy sont d’ailleurs assez amusante en cette entre-deux tour mais nous y reviendront pas la suite.
Donc mon « poulain », le changement en qui je plaçais beaucoup d’espoir, termine à une déprimante, catastrophique, affligeante quatrième place… A 11 %... Là où les sondeurs annonçaient 15% quelques jours auparavant … Loin de moi de lancer des débats sur les sondeurs, je ne ferais que constater ici.
Il est par contre possible de réaliser une critique sur cet échec. Il est vrai que ses meetings étaient rassembleurs, l’engouement autour de ces idées était fort. 100 000 personnes à chaque fois. Mais une fois les comptes faits, 11 %. Plusieurs explications possibles :
- le vote utile envers François Hollande pour barrer la réélection de Sarkozy
- il a été simplement surestimé
- certains ont changé d’avis au dernier moment
- ou simplement que Mélenchon n’a séduit que les citadins
Il a souvent été dit que les bobos le soutenaient, même si le terme de bobos est inadapté je dirais plutôt qu’une grande partie de ces électeurs sont plutôt citadins et ça ne suffit pas. Il y a certainement beaucoup d’autres raisons qui ont mené à cette conclusion, après tout c’est le principe du vote.
Un ami me glisse très sobrement, je cite : « la France est un pays de droite. » Phrase sèche qui brise mes espoirs de révolution, annihile toute envie de changement. Le poids de cette sentence résonne encore maintenant… C’est un fait, et même si le résultat fera que la « gauche » sera au pouvoir, la politique mené ne sera jamais très éloigné de la droite. On parle de bipolarisation, là où je ne vois simplement qu’un changement de point de vue.
Donc voilà, la soirée électorale commence, mes connaissances se lâchent sur Facebook, j’en fais de même, j’oscille entre rire (j’ai des amis drôles) et consternation (j’ai des amis moins drôles…). Entre Kaamelot et Men In Black, mon colocataire zappe sur la Beuze.
La beuze - 99 Luftballons par Nena
Courte accalmie avant un réveil digne d’une grande gueule de bois !
